• Bioquantique Riazelo évaluation

     AVIS D'Alain RIAZUELO

    la théorie bioquantique. Il en existe plusieurs versions, je me baserai sur celle-ci

     

    http://signes.coza.net/bioquantique/viola-physical-geometry-synthetic-bioquantum\-frame.pdf

    L'auteur part de l'élément de longueur de
    relativité restreinte, ds^2 = dl^2 - c^2 dt^2.

    Premier tour de passe-passe

    ,

     l'auteur pose V = c dt / dl et "factorise" le dernier terme pour obtenir
    ds^2 = dl^2 (1 - V^2). Evidemment une telle opération est fausse. Ce qu'on appelle l'élément de longueur, c'est juste l'écriture d'une certaine quantité mathématique (le tenseur métrique) dans une certaine base.

     

    À ce titre, les quantités dt ou dx sont des éléments d'un certain espace vectoriel. Il ne fait aucun sens de diviser de telles quantité comme dans dt / dl,

    c'est tout aussi absurde que de diviser deux vecteurs entre eux.

     

    Il y a bien sûr un cas où l'opération de l'auteur pourrait avoir un sens.

    C'est quand on s'intéresse à un sous espace dans lequel la coordonnée t peut s'exprimer en fonction des autres coordonnées, comme par exemple si on considère une hypersurface à temps constant. Mais dans un tel cas, le "nouveau" ds^2 ne correspond pas à l'ancien, ou plutôt il lui correspond uniquement sur la surface considéré.

    C'est ce que l'on appelle la métrique induite

    . Ce n'est
    plus le même objet, et il n'a plus nécessairement la même signature.
     

    De plus, même dans ce cas où on considérerait une hypersurface du type t = alpha x^i (i étant fixé),

    l'expression dt / dl n'aurait aucun sens, la seule chose définie serait dt / dx^i, ce qui n'est pas la même chose. Il n'y a guère qu'à deux dimensions que ce genre d'opération aurait un sens.

    Deuxième tour de passe-passe, l'auteur dit que en fait le terme 1 - V^2 (qui est de toute façon injustifiable, cf plus haut) est en fait un développement limité de exp(-V^2) (ce qui est vrai) et *donc* que la bonne écriture de son élément de longueur est ds^2 = exp(-V^2) dl^2 .
     

    C'est idiot, la fonction 1 - V^2 n'est pas égale à exp(-V^2) et cette opération n'est pas justifiée.

    Elle l'est d'autant moins que ces deux fonctions ne sont proches que pour V proche de zéro et qu'il n'est aucunement dit que c'est précisément cette configuration que l'on étudie. On verra plus tard que ce n'est pas ce cas là qui intéresse l'auteur qui se focalise après au voisinage de V = 1.

    Partant de la forme exp(-V^2), l'auteur fait cette fois un développement limité à l'ordre suivant, pour obtenir (là c'est juste) 1 - V^2 + V^4/2 .

    Résultat des courses, on est passé de 1 - V^2 à 1 - V^2 + V^4/2 .

    L'auteur calcule ensuite les valeurs de V pour lesquelles 1 - V^2 + V^4/2 est minimum, et trouve (c'est juste) plus ou moins 1. Bien sûr, ni 1 - V^2, ni exp(-V^2) n'ont de minimum en plus ou moins 1, mais en 0. On note au passage
    cette étrange affirmation que le minimum d'une fonction s'obtient en prenant les zéros de sa dérivée. C'est là la définition d'un extrémum et non d'un minimum. Tout ceci est de toute façon totalement arbitraire, si on avait
    poussé le développement limité à l'ordre V^6, on aurait trouvé d'autres valeurs des minima

    : s'il suffisait de faire un développement limité d'une fonction en n'importe quel point pour trouver ses minima, cela se saurait.

    L'auteur constate ensuite que 1 - V^2 + V^4/2 est positif au voisinage de 1,et
    en déduit que le temps n'existe pas, au motif semble-t-il que le temps se caractérisait au départ par le fait que la fonction 1 - V^2 changeait designe pour V = +/- 1. Il ne fait rien d'autre qu'énoncer une trivialité.
     

    La fonction 1 - V^2 + V^4/2 ne s'annule pas en 1. En fait, cette fonction est même positive partout. Bref, l'auteur est passé d'une fonction qui changeait
    de signe pour une certaine valeur de V (1 - V^2, qui s'annule en 1) à une autre fonction qui ne change plus de signe. Le passage à la fonction 1 - V^2 + V^4/2 n'est d'ailleurs pas essentiel puisqu'il aurait pu garder la
    fonction exp(-V^2) qui ne s'annule pas non plus.

    Rien de ceci ne tient la route.

    Aucune des opérations effectuées n'a la moindre justification et toutes sont en fait complètement farfelues

    . 

    On peut au mieux mettre au crédit de l'auteur qu'il n'y a pas de fautes de calcul,

    par contre il n'y a rien qui ressemble de près ou de loin à un raisonnement mathématique.



    Après viennent diverses considérations assez curieuses. L'auteur dit par exemple qu'il a "déformé" un espace-temps quadridimensionnel en un espace tridimensionnel.

    Changer la dimension d'un espace est beaucoup plus que le
    déformer, en tout cas au sens habituel donné à ce mot en mathématiques. Il affirme aussi que sa quantité V "caractérise le champ du vide".

    C'est d'autant plus curieux que à deux dimensions V ne serait grosso-modo rien d'autre que l'inverse d'une vitesse.

    S'ajoutent à cela quelques mots savants comme "brisure spontanée de symétrie", "degré de liberté", dont rien ne permet de soupçonner que l'auteur connaît le sens.


     

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